Globe Rêveurs

25 avril 2006

LA Plage

Koh Phi Phi ! Ce nom évoque pour beaucoup la plage parfaite : sable blanc, eaux transparentes et chaudes, faune aquatique incroyable de diversité, de couleurs, le tout dans le cadre verdoyant d'une végétation luxuriante, de palmiers, cocotiers... Et bien tout cela... est vrai !!

Nous y entamons notre programme de plage pour de longues baignades, pour nous reposer, lire de bons bouquins, et vivons une vie simple de Robinson dans un petit cabanon de bois, à trois pas d'une plage déserte... Notre plage est tellement isolée que nous ne pouvons nous déplacer qu'en bateau taxi. Quoi qu'il en soit, nous n'éprouvons pas le besoin de bouger énormément et de quitter notre petit paradis ! Tout juste prenons-nous une demi-journée pour aller voir Maya. Pas la petite "bourdonnante" aux mille et une aventures. Non, nous visitons Maya, la baie !... Sublime baie dont les eaux cristallines bordent LA plage, LA fameuse plage sur laquelle ont fricotté, sous le regard des caméras, Leonardo Di Caprio et Virginie Ledoyen... Quel cadre absolument grandiose ! Nous plongeons dans ces eaux émeraude (la photo ne trompe pas) avec masque, tuba et palmes et nous nous délectons de l'agréable compagnie de centaines de poissons multicolores, multiformes, peu farouches, et tous plus surprenants les uns que les autres ! Hallucinant !

Le soir même, c'est en sirotant un jus de coco frais, que nous repensons à ces instants magiques... La Vie est belle !!

Et ce n'est qu'un début ! D'autres horizons, tout aussi paradisiaques, nous attendent maintenant en Malaisie ! Alors, après 3 jours passés sur cette petite île au bon goût de paradis, nous prenons la route pour les îles Perhentian, au Nord-Est de la Malaisie, pour buller un peu plus longtemps !

Mais ne ratons pas les heures les plus chaudes de la journée, vite allons-y !

Morceaux de choix

Pause Bangkok

Lors de notre première visite en Thaïlande, il y a 5 ans, nous avions beaucoup aimé cette grande mégalopole contrastée, surpeuplée, polluée, hyperactive, grouillante, bruyante, riche en curiosités... et qui finalement s'était révélée si attachante.

En quelques deux mois de découverte de l'Asie du Sud-Est, la capitale thaïlandaise, véritable plaque tournante au carrefour de tous ces pays, nous a hébérgés cette fois-ci presque 2 semaines. L'occasion pour nous de retrouver notre chère Kao San Road et sa faune routarde cosmopolite ; le Wat Po et son magnifique Bouddha doré qui, tout coincé dans son "petit" temple, s'allonge du long de ses 45m, sur ses 15m de haut ! ; le plaisir pétaradant de se déplacer en tuk-tuk ; les senteurs alléchantes des cantines de rue ; la gourmandise d'avaler de délicieuses pad thaï sur un bout de trottoir...

Mais comme tous les séjours ne se ressemblent pas (fort heureusement), la cuvée 2006 nous a permis d'agrémenter notre temps passé dans la capitale de quelques "nouveautés" : Sab s'est mise aux fourneaux thaïs pour apprendre quelques succulentes recettes du cru (comme le poulet aux noix de cajou sauce aigre-douce qu'elle maîtrise déjà parfaitement... pourvu qu'elle s'en rappelle en France !!) ; le nouveau métro aérien, ce gigantesque 'Skytrain' qui parcourt cette non moins gigantesque ville en un clin d'oeil (... ou presque) ; Chatuchak, immense marché fourre-tout où l'on se perd très vite, errant entre babioles, gargottes, vêtements, animaux, objets votifs, etc... ; les shopping-centers de grand standing, où le concessionnaire Ferrari jouxte la boutique Chanel, et dans lesquels la place de cinéma coûte 10 Euro (mais quel luxe ! INCOMPARABLE !)... et de croiser avec grand plaisir nos copains globe-trotteurs Claire et Rémy autour d'une bonne bière locale !
A vous de retrouver ces instants choisis dans le petit pêle-mêle !

Cependant, nous n'éprouvons plus le même engouement pour cette ville... A-t-elle changé ? Ou est-ce notre regard qui a changé ? Sans doute un peu des deux, toujours est-il que le plaisir n'est plus le même aujourd'hui, et que passée l'euphorie des retrouvailles, nous sommes un peu déçus de ressentir si intensément les mauvais côtés du tourisme de masse : "flambée" des prix, difficulté de se déplacer "librement" dans le pays sans se retrouver coincé dans un tunnel "touristico-commercial" dont le seul but est de nous prendre un maximum de bahts avant de nous relâcher enfin de son emprise, Thaïs parfois agressifs ou en tout cas souvent à la limite de l'amabilité... Dommage !

19 avril 2006

Oh my Buddha !

Banteay Srei...

... où l'architecture se fait dentelle.

Mystérieux Bayon

Etrange impression que de marcher sous ces tours quadricéphales, et de sentir sur nous les regards convergents de ces 216 visages énigmatiques...

Linteaux et bas-reliefs

Fromagers... pas allégés !










En visitant Ta Phrom, nous nous imaginons découvreurs de temples, débusquant, au milieu de la jungle, ces magistrales oeuvres d'architecture, détruits par la Nature, par le temps ou par l'Homme.

Ce site est en effet l'un des rares encore prisonniers de la végétation et de ces arbres immenses, les fromagers qui, au fil des siècles, insinuent leurs racines entre les aspérités des pierres, avant de lentement enfler et gonfler ces puissants liens, détruisant ainsi ces monuments, n'en laissant qu'éboulements et ruines... Quand la Nature reprend ses droits : beau et émouvant à la fois.


Aujourd'hui, la plupart des sites ont été restaurés (principalement par des Français) grâce à la technique de l'anastylose consistant à reconstituer ces superbes édifices, pierre par pierre, tout en leur gardant leur aspect et leur beauté originels. Stupéfiant !

Lever de soleil sur Angkor Vat

Le Cambodge

Après une paisible traversée du Mékong, nous arrivons à Phnom Penh, capitale du Cambodge. Et le premier visage que nous en découvrons n'est pas conforme à l'image habituellement partagée du "Pays du Sourire". Non. Ici, point ou peu de sourires... Nous sommes étonnés et un peu "déçus". Après Hanoï, nous nous demandons si ce n'est pas le lot de toute capitale... Ou alors, est-ce lié à l'histoire de cette ville qui a vécu l'horreur il y a 30 ans...
Car finalement, nous ne connaissons pas cette tragédie Cambodgienne : trop jeunes à l'époque pour se souvenir de ces évènements, trop récents par ailleurs pour être enseignés ensuite à l'école, au lycée, ou dans les études ultérieures. Nous ne savions pas ce que ce peuple avait enduré et souffert il y a si peu de temps...

1975. Année "zéro". La victoire des Khmers Rouges et de leurs idéaux révolutionnaires à forte tendance communiste... Le 17 avril 1975, les Khmers Rouges entrent dans Phnom Penh, silencieusement, calmement, avec discipline, après 5 ans de guérilla dans les campagnes contre l'armée gouvernementale d'une République archi-corrompue et soutenue par les Américains. Les Phnom-Penhois accueillent les vainqueurs en "libérateurs" : la guerre est finie, les choses vont changer, pour le bonheur de tout le peuple Cambodgien... Et puis, très rapidement, la joie fait place aux doutes, à la crainte, puis à la désolation. En quelques heures, toute la capitale est évacuée par ces très jeunes soldats, analphabètes, aculturés, embrigadés dans la Révolution dès leur plus jeune âge, éloignés de leurs parents, de leur famille, guerriers sans âme, déshumanisés... La capitale est vidée. Une foule innombrable de déportés marche vers les campagnes. Près de 2 millions de Phnom-Penhois quittent la capitale, avec leurs plus simples bagages, pour "reconstruire le pays" au côté des paysans et permettre ainsi au nouveau Kampuchea Démocratique de réaliser son "grand bond en avant". Parallèlement, le mécanisme d'une idéologie et d'une logique ultra-égalitaires, implacables et jusquauboutistes se met en place : suppression de toute forme de monnaie, suppression de la religion Bouddhiste, destruction des pagodes et des vestiges de l'Histoire, rupture des liens familiaux, modification en profondeur de la grammaire, des signes de reconnaissance et de politesse, élimination des "élites", des intellectuels (dont font partie ceux qui portent des lunettes...), de tous ceux qui ont "profité" de l'ancienne République (militaires, bourgeois, hommes d'affaires), exécutions sommaires et massives à la pioche... pour économiser des munitions.
L'objectif est de redonner le pays aux mains du peuple-paysan en renversant ce "panier de fruits" qu'est le Cambodge pour n'y remettre que les fruits les "meilleurs"... Les Khmers Rouges avaient coutume de dire : "il nous suffit seulement de 1 ou 2 millions de jeunes Cambodgiens pour construire un nouveau Kampuchea". Terrible, lorsqu'on sait qu'en 1970, le pays comptait presque 8 millions de personnes...
Dès lors, le résultat de cette Révolution Rouge, qui a vu des Cambodgiens exterminer leurs frères, leurs voisins, leur famille, est "sans surprise" : des millions de morts (quasiment la moitié de la population du pays !!), un pays exsangue, destructuré, qui peine à reformer une "élite" qu'elle soit intelectuelle, enseignante, politique...
Nous "visitons" deux symboles de ce génocide, où nous allons, plus exactement, nous "recueillir" : la prison S21 et les champs d'extermination.

S21... Cette ancienne école, annexée par les Khmers Rouges, va servir de prison politique ou plutôt d'antichambre de la mort. En son enceinte, plusieurs milliers de prisonniers Cambodgiens seront interrogés, torturés, puis tués à 15 km de la ville, dans les champs d'extermination... Les murs et le sol de certaines cellules gardent encore les traces de sang séché des suppliciés... Nous parcourons ces bâtiments dans le silence ; comme beaucoup, nous sommes sans voix, interloqués, choqués par ce que nous voyons, par ce que nous ressentons. L'émotion qui se dégage de ces murs se contient difficilement. Des "visiteurs" pleurent. Le souvenir de toutes ces victimes hante les murs et les salles dans lesquelles des panneaux sans fin présentent les portraits des victimes, comme ultime reconnaissance de leur calvaire. Beaucoup de photos de victimes, mais aussi de leurs frères bourreaux...
La potence trône au milieu de l'ancienne cour de récréation, là même où, avant ces temps d'exactions, les enfants jouaient et grimpaient à la corde... Quand ces bâtiments tenaient lieu de prison, personne n'y a rien appris. Quand ils résonnaient des cris de joie des enfants, personne n'y est mort...

"Passée" l'horreur de ce génocide, nous réalisons avec difficulté que les bourreaux d'hier sont libres et se confondent dans la population Cambodgienne... Après ce que nous venons de voir, cela nous parait impensable ! D'autant que jamais les coupables n'ont été jugés (le seront-ils un jour ??)... Comment les Cambodgiens peuvent-ils vivre "ensemble" : tel chauffeur de taxi n'est-il pas l'ancien bourreau d'un parent de son client ? De fait, le Cambodge avance, indubitablement, en essayant "d'oublier" le passé. Cependant, au delà de ce souhait bien légitime, et tout à fait louable, d'aller de l'avant, de laisser le passé derrière soi, nous savons aussi que certains, impliqués dans ce génocide, voudraient tout simplement "effacer" cette période... A nous de ne pas oublier.

Nous refermons ce chapitre, en espérant ne pas trop alourdir le ton léger de ce blog. Mais nous ne pouvions passer sous silence ce que nous avons découvert et appris de ces terribles événements et surtout ce que nous en avons ressenti, profondément.


D'autant que Phnom Penh, ce sont aussi ses marchés couverts, ses bâtiments coloniaux Français et surtout ses superbes temples et pagodes Khmers disséminés dans toute la ville, ornés de toute la richesse de la cosmologie Bouddhique. Nous visitons notamment le Musée des Beaux Arts de la ville, et commençons à nous imprégner des différents styles d'architectures Khmers, ce qui nous sera très utile par la suite !


Nous quittons en effet Phnom Penh et ses plaies encore ouvertes sur son passé tragique pour Siem Reap, à quelques km d'Angkor !! Angkor et ses temples magnifiques évidemment mais aussi Angkor et ... ses sourires ! Le Cambodge tel que nous l'avions imaginé !! Avec en particulier tous ces enfants absolument irrésistibles avec leur bouille tout sourire, et leur anglais (ou leur francais !!) à faire pâlir nos chers professeurs de langues !!

Nous acquérons un "pass-semaine" : malgré la chaleur étouffante (40 degrés) nous voulons prendre le temps de visiter toutes les merveilles dont regorgent ces lieux mythiques, le temps de savourer chaque temple, d'en admirer les linteaux ou les bas-reliefs finement ciselés, tous plus superbes les uns que les autres : gracieuses apsaras aux poitrines opulentes dansant sur des musiques célestes, divinités chevauchant leur monture fantastique, fresques de guerres épiques entre les Devas (les Dieux) et les Asuras (les Démons), avatars des Dieux de la Trinité Brahmanique (Brahma, Vishnou, Civa) trônant au milieu de toute cette effervescence...

Au XIIème siècle, alors que Paris érige la Cathédrale Notre-Dame, les Khmers font sortir de terre en à peine 37 ans ce qui reste à ce jour l'une des plus majestueuses constructions de l'Humanité : le temple-montagne d'Angkor Vat, et ses cinq fameuses tours, le symbole de tout un pays ! D'autres temples, moins institutionnels, nous charment tout autant voire davantage : le Bayon et ses mystérieuses têtes aux sourires si énigmatiques, Banteay Srei (la Citadelle des Femmes) aux bas-reliefs et aux linteaux absolument sublimes de finesse et de délicatesse (que notre cher Malraux ira d'ailleurs découper à la scie pour quelques 800kg de pierre ! Chapeau l'artiste !), la Terrasse du Roi Lépreux et ses murs entièrement sculptés de milliers de Divinités, Démons, guerriers, êtres fabuleux, ou encore Ta Phrom, encore envahi par la jungle, à l'atmosphère si étrange et romantique... Ces temples, ainsi que les nombreux autres, plus petits ou moins "prestigieux", sonnent aujourd'hui en nous comme autant de joyaux, symboles de la magnificience, de la beauté, ou du mystère du génie Khmer...

Et cette semaine complète n'aura pas été de trop pour parcourir cet immense parc archéologique ! Tous les jours, nous nous levons tôt pour profiter des couleurs toujours différentes d'un lever de soleil et c'est sous les heures les moins chaudes de la journée que nous entamons nos 6 à 8 heures de visites quotidiennes (quitte à revenir le soir pour le coucher du soleil), nous déplaçant de site en site avec notre tuk-tuk brillamment piloté par Pala, notre chauffeur, qui sera d'ailleurs toujours au rendez-vous ;) !


Après ces visites envoûtantes, passionnantes et - un peu - fatigantes, c'est sous un soleil de plomb que nous quittons le Cambodge pour la Thaïlande. Un soleil de plomb... et des seaux d'eau... au sens propre !! C'est le Nouvel An Bouddhique ! Comme dans tout le Sud-Est Asiatique, cette fête de 4 jours se célèbre au rythme des éclaboussures, des jets d'eau et de talc sur tout ce que la rue compte de passants, de motocyclistes, ou de touristes ! Tout le monde participe, petits et grands, dans une ambiance bon-enfant, "noyée" d'éclats de rire !


Nous voici maintenant à 1 mois et demi de notre retour en France. Aussi, nous avons déjà établi le programme adéquat pour ces dernières semaines : PLAGES, SOLEIL ET BAIGNADES !! A bientôt !

Plouf !

09 avril 2006

Ciao Oncle Ho !

Mes gongs !

Les pieds dans l'eau

Couleurs Mékong









Marchés flottants.

Pour l'éternité

Soldats de pierre

Au coeur de la Cité Impériale

Descente de la Palanche

Après le Nord du pays et ses merveilleux paysages, nous entamons notre descente du Vietnam, espérant retrouver le soleil et des températures un peu plus "de saison" ! Nous prenons un ticket bus "open" qui nous permet d'atteindre Saïgon (HoChiMinh Ville) en effectuant plusieurs arrêts, au gré de nos envies de découvertes (et en fonction du "peu" de temps qu'il nous reste désormais à passer dans ce pays !). Ce long trajet (environ 1500 km de Hanoi à Saigon) va nous plonger dans l'Histoire du Vietnam...


Premier voyage dans l'Histoire : le 19ème siècle et la Dynastie Nguyen.
Après une nuit complète de bus pour avaler les premiers 700 km, nous nous arrêtons à Hué, cité impériale classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO, la seule du pays à ne pas avoir été détruite, et qui garde toujours en son sein toute la magnificence de sa gloire passée... Hué, symbole romantique d'une époque où la littérature, la poésie et la Culture brillaient de tous leurs feux. Nous prenons le temps de découvrir ces palais, ces temples, ces pavillons et ces superbes portes colorées qui surgissent au détour de ruelles calmes, paisibles et fleuries... La maquette de la cité à son apogée nous laisse imaginer les fastes de la vie de la Cour... Qu'il devait être agréable pour l'Empereur de la parcourir à dos d'éléphant, avant de retrouver l'une (ou plusieurs ?...) de ses 100 concubines !! Heureux homme ! ;)
Hué, c'est aussi la Vallée des Tombeaux, tous plus singuliers et impressionants les uns que les autres, disseminés le long de la Rivière des Parfums. Petits tombeaux oubliés au milieu de la jungle qui les recouvre peu à peu, ouvrages plus récents, en parfaite harmonie avec la Nature environnante, ou véritables palais kitchissimes, écrasant le paysage de leur "orgueil" démesuré, tous reflètent le degré de mégalomanie des différents Empereurs qui les ont fait construire, pour leur repos éternel...


Nous continuons ensuite notre voyage dans le Temps et l'Histoire avec la visite de Hoï An. Nous voici maintenant plongés dans une période très large de l'Histoire Vietnamienne, de la présence Chinoise au colonialisme Français.

Nous déambulons au hasard des ruelles de cette jolie petite ville fleurie (qualifiée par le GDR de ville la plus charmante du Vietnam !), aux innombrables maisons coloniales de couleur jaune ou d'inspiration chinoise (malheureusement, nous ne les visiterons pas, et nous contenterons d'admirer leurs fastueuses façades, refusant de cautionner un système de tickets touristiques complètement aberrant !). Nous nous émerveillons devant le magnifique 'pont japonais' du 16ème siècle, nous nous perdons dans le marché, les yeux écarquillés devant tous ces étals colorés, les marchandes nous apostrophant pour nous proposer des fruits ou des légumes dont les formes, les couleurs - et les noms ! - nous sont inconnus... alors que plus loin, d'un coup sec, des poissons fraîchement pêchés se font couper la tête pendant que d'autres sèchent au soleil. Des odeurs, toujours, des couleurs... Encore !! Même au coeur de son petit marché, cette ville de bord de mer respire le calme et la douceur de vivre. Enfin un peu de répit après le tumulte des jours passés !

Et c'est à Hoï An que nous retrouvons Claire et Rémy ! Nous profitons de ce que nos chemins se croisent (à nouveau !) pour échanger des informations sur le Cambodge (pour nous) ou le Nord Vietnam (pour eux). Et c'est encore une fois l'occasion de passer du bon temps ensemble autour d'une bonne bouteille de vin... Vietnamien !! (Message à l'attention de Claire et Rémy : la prochaine fois, NOUS PAYONS LA BOUTEILLE !! A bon entendeur !)


Enfin, dernière "ligne droite" pour atteindre Saïgon, la mégalopole vietnamienne, où nous arrivons après 25 heures de bus (dont une petite pause de 2 heures...), fatigués et les fesses en bouillie !! Comme à notre habitude, comme dans toutes les grandes villes que nous avons visitées, nous nous sentons vite "vampirisés", vidés de toute notre énergie... Cependant, nous continuons - un peu assomés par la chaleur - notre découverte des monuments coloniaux par la visite de la cathédrale Notre-Dame et surtout de la Poste, superbe bâtiment proposant une magnifique verrière et une charpente métallique signée Eiffel ! Et en fin de journée, quoi de mieux qu'une bonne séance de cinéma pour se détendre ? C'est chose faite avec "Ke Tong Tinh" ("Derailed" en anglais... ça ne s'invente pas ;)) avec le très "class" Vincent Cassel !

Mais Saïgon nous permet surtout de vivre notre dernier chapitre historique : Cu Chi et la guerre du Vietnam des années 1960. Evidemment, nous avions vu beaucoup de films traitant de cette période : Platoon, Full Metal Jacket,... pour ne citer qu'eux. Cu Chi nous a permis de comprendre pourquoi les Vietnamiens restaient invisibles aux yeux des GIs... Cu Chi ou l'incroyable ingéniosité de tout un peuple utilisant les techniques de guérilla pour se défendre face à une armée conventionnelle, ultra-financée et lourdement équipée. Ou comment des paysans ont su adapter des techniques "rudimentaires" de chasse pour venir "à bout" ou tout du moins résister à un envahisseur a priori plus fort... 200 km de galeries souterraines à 3, 5 et 8 mètres de profondeur, tellement étroites qu'elles ne permettaient qu'à des hommes de petit gabarit (les Vietnamiens en l'occurence !) de s'y mouvoir avant de surgir n'importe où, au milieu de la jungle. Nous descendons dans l'un de ces boyaux. Un véritable cauchermard !! Claustrophobes s'abstenir : ces galeries sont si petites (bien qu'elles aient été élargies pour en permettre la visite) que nous ne pouvons nous déplacer qu'accroupis, tâtonnant dans le noir, et cherchant péniblement à avancer dans ces galeries très sinueuses, ne permettant aucune possibilité de tir à d'éventuels intrus. Après 30 mètres, nous ressortons à l'air libre, complètement "traumatisés" par cette expérience difficilement supportable !

La visite se poursuit par la présentation des pièges utilisés par les Vietcong dans et autour de ces galeries... Nous imaginons avec horreur les blessures infligées par ces pièges dont la région était truffée : trappes dissimulées hérissées de pics empoisonnés, éventail de mécanismes diaboliques pour infliger un maximum de blessures différentes et donc difficilement "soignables"... L'objectif n'était pas d'infliger une mort instantanée, mais bien de provoquer des blessures léthales : blesser, tuer, mais surtout détruire le moral des assaillants.
Nous restons stupéfaits devant autant "d'inventivité", à l'image du système de ventilation, dont les évacuations se situaient toujours à une centaine de mètres des galeries, empêchant ainsi les GIs de localiser précisement ces galeries... les Américains ayant même établi des postes avancés au dessus de ces fameux tunnels !

Visite particulièrement intéressante et émouvante, entachée malheureusement par... un stand de tir ! Nous dissimulons mal notre malaise en voyant tous ces touristes, Américains pour la plupart (...), aller s'exercer sur le champ de tir à 1 dollar la balle... Nous repensons encore à ce père de famille Américain dire à sa fille d'une dizaine d'années (en anglais...) : "Que veux-tu essayer ? Le M16 ou l'AK47 ?"... Absolument honteux et écoeurant ! (ce père ne pourra finalement pas faire tirer sa fille... Heureusement, la Connerie dans toute sa splendeur est interdite aux moins de 18 ans...)


Finalement, pour clore cette immersion au coeur de l'Histoire Vietnamienne, nous décidons de nous abandonner au Vietnam éternel et intemporel... Le détroit du Mékong ! Vinh Long, Can Tho, Chau doc, petites pauses bucoliques dont nous profitons pour naviguer paisiblement sur les bras boueux de ce Mékong tentaculaire et paresseux qui façonne et orchestre la vie des populations du delta. Nous nous laissons bercer par le rythme lent de cette navigation, au gré des humeurs du fleuve qui nous transporte, au fil de l'eau, au milieu de marchés flottants, étroits labyrinthes où s'agglutine une multitude de petites barques chargées de fruits et légumes colorés et maniées par des femmes au chapeau conique, ou le long d'un Vietnam enfoui sous la végétation luxuriante et les opulents vergers de ce grenier de l'Asie.


Et c'est par le Mékong que nous quittons le Vietnam et rejoignons Phnom Penh et le Cambodge !
A bientôt pour la suite de nos aventures au Pays du Sourire !